Système Économique

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  • Lore

  • 10 juillet 2024

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La plus grande contrainte de la péninsule a longtemps résidé dans le caractère limité, hormis le fruit de la pêche, de ses ressources primaires. Le peuplement de la totalité de la péninsule par les humains dès 130 AC a abouti au fil des siècles à un équilibre, même si précaire, entre la civilisation humaine et son environnement.

Aujourd’hui encore, les activités maritimes restent le secteur économique le plus florissant de la péninsule. De nombreux chalutiers de pêche partent encore à l’aube depuis Porto Novo ou les ports des cités provinciales pour migrer quotidiennement vers le large et lâcher leurs filets. Les voies maritimes sont encore le principal canal d’acheminement, même si les aérostats et les airships viennent de plus en plus à les remplacer dans le cas des longs trajets.

La forte dépendance de la capitale envers ses Provinces continue de favoriser l’autonomie régionale. Pour autant, la démocratisation du Kélon et des machines, opérée par l’Axiom tend à réaffirmer la prédominance d’Arkaster vis-à-vis des autres Cités de la péninsule. D’un côté, les Provinces nécessitent des livraisons régulières de technologies pour assurer leur développement ; de l’autre, Arkaster a besoin d’énormément de ressources pour permettre à sa population de vivre dans de bonnes conditions.

La monnaie d’Asgartha est le Fleuron. Sur une face, les pièces arborent un bourgeon en train d’éclore ; sur l’autre, on peut retrouver les profils des dirigeants qui ont marqué l’histoire d’Asgartha, notamment celui de Rune, le premier Kuningas.

Gastronomie

L’utilisation en gastronomie de l’Altération n’est pas nouvelle, bien au contraire. Dès que les êtres humains sont devenus capables d’y avoir recours, ils l’ont utilisée pour recréer des saveurs venues du fond des âges, même en l’absence des herbes et épices nécessaires à leurs élaborations culinaires. Par ce biais, ils ont pu conserver des catalogues de bouquets ou fumets par le seul prisme de leurs souvenirs. Mais à ces goûts traditionnels se sont ajoutés tous ceux, nouveaux, qui ont émergé depuis la Confluence. Désormais, le cuisine combine la sapidité et les textures des nourritures d’antan avec de nouveaux arômes, de nouvelles sensations gustatives : mâche inédite, éphémérité des fragrances, inclusion d’émotions, de résonances synesthésiques… Les chefs, commis et autres pâtissiers utilisent de l’Altération mineure pour parvenir à créer des associations et assemblages jamais vus auparavant. Certains plats sont ainsi teintés d’idées, rafraîchissent ou réchauffent car ils sont porteurs des concepts de fraîcheur ou de chaleur… C’est pourquoi la scène gastronomique asgarthi est incroyablement riche, et parvient à faire fi des pénuries alimentaires qui peuvent parfois frapper la péninsule.

De plus, l’apprentissage toujours plus profond de l’Altération a abouti depuis des siècles à une transition alimentaire mêlant habilement ressources naturelles et constructions éthériques. Grâce à l’usage extensif de l'Éther, il a été possible pour les restaurateurs de combiner des aliments venant de la culture et de l’élevage à des nourritures imaginaires, limitant ainsi les apports caloriques tout en donnant l’illusion d’une profusion d’ingrédients. Cette tendance se manifeste aujourd’hui dans certains usages culinaires, où la viande est savamment remplacée par des chairs factices, issues de l’imaginaire et excluant ainsi toute souffrance animale. Les réglementations actuelles exigent désormais que les proportions de composants réels et d’agréments fictifs soient clairement indiqués dans les menus, pour que les rations nutritives soient tout de même respectées en toute circonstance.

Plats iconiques de la capitale :

Le Bokhe

Spécialité de Gwyntewyn, et notamment de l’enseigne Alan Yumyum, le Bokhe est un pain circulaire, proche de la ciabatta, fendu et garni de nombreux ingrédients, et dont la popularité l’a fait se démocratiser à tout le reste de la capitale. Sa pâte, croustillante à l’extérieur et fondante à l’intérieur, est parfumée à l’huile de noisettes et aux fleurs de solinier. Cependant, chaque pétale se voit habituellement insuffler une saveur particulière, pour que le sandwich, au fur et à mesure qu’il est consommé, se pare de différents goûts qui lui apportent beaucoup de variété tout au long de la pause déjeuner. C’était traditionnellement le repas des ouvriers et des carriers, rapide à manger, et qui contenait à la fois l’entrée, le plat de résistance et le dessert des travailleurs. Parfois, on peut le voir assorti d’une soupe froide ou chaude, dans laquelle il convient de le tremper avant de l’engloutir. De coutume, on y trouve une viande marinée, fumée et finalement tranchée, quelques condiments et des légumes de saison, mais il en existe désormais une grande variété de déclinaisons, en fonction des quartiers ou même des villes de la péninsule dans lesquelles il s’est exporté. Récemment, on a pu le voir dans une version roulée, avec un emballage que l’on peut activer pour faire s’exprimer l’idée de chaleur.

Karaage de Martengale

Abordables et copieux, les bentos de l’enseigne Maestromart - Slakter i Deli sont extrêmement en vogue aux abords de l’Opéra. On doit souvent faire la queue pour commander chez ce traiteur, mais la qualité est toujours au rendez-vous. Servi dans une fleur de nénuphar qui conserve la chaleur, il est possible d’emporter son repas partout. En effet, il n’est pas possible de s’attabler au sein du restaurant, mais le Quai Ulfur Tiedeman ne manque pas d’endroits où il est possible de s’asseoir. Le principe est toujours le même : une préparation principale à base de viande, fruit de la mer ou tofu frit ou frais, agrémentée de trois accompagnements au choix parmi une vingtaine de disponibles : épinards blanchis, champibulle farcie, aubergines rôties, écorce de falvilier… Mais la spécialité de Maestromart est avant tout le karaage de martengale, dont la viande a été mariné dans une sauce à l’ail, à la bigaralgue et à la liqueur de nuffier. Enrobés de farine et frits, les karaage sont tendres et juteux, et croustillants en surface, un vrai délice. Depuis longtemps devenue désuète, la viande de martengale, habituellement préparée en civet, a été remise au goût du jour grâce à cette recette typiquement arkastérine.

Agafa’m

Pâtisseries sucrées à pâte semi-dure, les Agafa’m ou Aga, comme on les appelle souvent, se déclinent de plein de manières : chocolat, fruits jaunes ou rouges, caramel au beurre salé ou pralines bleues… Mais la boulangerie Ava’uggah a pris l’habitude d’associer à ces biscuits ronds au cœur fondant des résonances synesthésiques : chaque bouchée puise dans la mémoire de l’individu qui les mange pour faire émerger dans son esprit des souvenirs chaleureux et agréables. Chaque recette est disponible en quatre “saisons” d’où viendront les souvenirs, chaque saison correspondant à une tranche d’âge en particulier. Mais la boulangère avertit cependant sa clientèle : elle ne peut garantir l’émergence d’un souvenir en particulier, et c’est la psyché des consommateurs qui va déterminer quel moment de sa vie va affleurer lorsqu’ils croqueront dans ses mignardises. Elle insiste même que c’est la surprise qui donne tout son attrait aux gâteaux qu’elle confectionne amoureusement. Il y a peu de temps, la boulangerie a aussi inauguré des beignets sucrés qui peuvent teinter temporairement d’une idée ceux qui les mangent. Les noms sont d’ailleurs évocateurs : “bachotage tardif”, “boule antistress”, ou bien encore “week-end champêtre”.