C’est sous ce nom qu’est connue la grande étendue forestière qui s’étend sur la presqu'île sacrée de Kirighai. Depuis ses rivages accidentés jusqu’au cœur de sa forêt primale, tout y est abrupt et inhospitalier au premier coup d'œil. Mais la Katkera regorge également de trésors insoupçonnés, qui ne se dévoilent qu’à ceux qui savent où regarder. La richesse de sa biodiversité est incroyable ; ses panoramas, loin de l’influence des êtres humains et fortement marqués par les vents de Tumulte d’antan, sont imprégnés d’une féroce beauté… Enchevêtrements de sous-bois ombragés, chaos rocheux et piscines naturelles à l’eau limpide s’y déploient avec splendeur. On peut y croiser de majestueux ours et cerfs, de facétieux élémentaires, des arbres, qu’ils soient érables, pins ou chênes, qui recouvrent de leurs branches ses étendues primordiales…

Au nord de l’île de Kirighai, toujours dans une zone où l’humanité n’a presque pas le droit d’aller, une chaîne montagneuse au relief acéré trône au-dessus de la Katkera. Envahie par les glaces, le Silg est un lieu austère qui peut sembler dénué de vie. Pour autant, de nombreuses espèces y demeurent. De hauts contreforts battus par la neige et le vent s’y déploient, immaculés. Dans les séracs glacés, on peut voir parfois des idées retenues dans la banquise, et dont on devine tout juste les formes… C’est dans ce décor désolé que le Léviathan Kaibara se repose, au sein d’un lac à demi gelé et parcouru d’icebergs. Les glaces n’y sont pas que blanches. De nombreuses formations glacées y ont une teinte turquoise, semi-transparente, tandis que des stries de couleurs - jaune orangé, rose ou rouge - zèbrent ces formations gelées.