La Baie d’Ifu est une zone de la Biela protégée des vents et de la houle. Elle est constituée de détroits et de bras de mer étroits et sinueux. On y trouve d’innombrables cascades, dont les majestueuses chutes de Sabaax qui encerclent la cité de Kestia. La baie exhibe quant à elle de nombreux stacks sortants des eaux, ou des arches se projetant dans la mer depuis les falaises.

Les hautes terres de Nutsuwa sont des étendues tranquilles et sereines. Elles sont séparées des plaines d’Arami par un rift, surnommé la “Cicatrice”. Les légendes racontent que c’est un coup d’épée qui a créé cette faille, porté par Rune quand en maniant Excalibur, il a occis la singularité du Tumulte qui se déployait en ce lieu. Au-delà de cette limite, les Highlands sont un lieu poétique, à l’ambiance cotonneuse, perpétuellement baignée d’une lueur bleutée et mélancolique. Le territoire semble en permanence éclairé par une clarté lunaire. On y trouve des forêts de fleurs géantes, d’une beauté vénéneuse, des mers d’herbes de la pampa, qui agitent leurs tiges duveteuses, des forêts d’arbres blancs aux troncs blafards, sous des canopées de feuillages bleus et luminescents. Les arbres exhalent en permanence un pollen duveteux qui tombe comme de la neige. Les lacs y sont paisibles, entourés par des plages de sable blanc et fin. Par ailleurs, tous les sons y semblent assourdis. On trouve au sein de ce décor paisible de nombreuses créatures silencieuses, êtres fantomatiques et à demi-translucides qui s’y promènent comme des spectres à moitié incarnés dans le monde.

Les prairies d’Arami sont des étendues à perte de vue de plaines et de vallons, une mer d’herbes et de blés qui se déroule paresseusement jusqu’à l’horizon. Ce territoire de l’île d’Anthea, situé au cœur de la presqu’île est connu pour être le grenier d’Asgartha. C’est de là que viennent l’essentiel des ressources agricoles de la péninsule, sous un ciel immense. Quelques places fortes se dressent au sommet des collines, mais avant tout des villages, des moulins et des éoliennes. On y trouve une quantité impressionnante d’épées de pierre, gigantesques et plantées dans le sol, vestiges d’un champ de bataille de géants aujourd’hui oubliés. Mais le plus impressionnant reste les carcasses de léviathans, dont les os blanchis s’étirent hors du sol. Esprits pragmatiques, les habitants d’Arami ont décoré ces os, et y ont établi des habitations.

Au nord du désert rouge, le reste de Caer Arcolano est une région humide, faite de marais et de rizières (dont de nombreuses cultivées en terrasse). Cette zone est séparée du désert par la région du Kandu, une chaîne de montagnes de faible altitude, aux crêtes blanches et arrondies. Si l’essentiel des terres ont été peuplées et exploitées pour de l’élevage et de l’agriculture, il se dresse une zone, au centre du territoire, où les êtres humains ne s’aventurent jamais : le Fagn. Cette tourbière obscure semble s’étendre année après année, comme une tumeur malsaine. On dit qu’elle abrite des choses étranges et terrifiantes. Des Muna et des Yzmir se sont établis à l’orée du Fagn pour tenter d’en figer les frontières. En dehors de ce péril, le reste du territoire est bucolique et pastoral.

La Province de Caer Arcolano est en grande partie recouverte d’un immense désert de sable rouge. Certaines zones sont accidentées, parcourues de profonds canyons de roche carmine. On y trouve des amas bourgeonnants de masse vivante, les Kolamusa, croisement de lichen et de baobab qu’on pourrait confondre avec de la roche. Les troncs de ces êtres sont creux. Quand on creuse leurs troncs gonflés, on accède à une sorte de puits qui s’enfonce dans le sol. Ces trous béants débouchent sur une cavité souterraine titanesque maintenue en place par le réseau de racines, l’Hypogée. Dans ce monde à part entière, des rivières d’un blanc laiteux irriguent le sol, et les racines produisent leur propre bioluminescence.