Espionne Ordis

L'espionne qui ne vous aimait pas.

Histoire


Alors que je referme doucement la porte d'entrée, je remarque immédiatement la fenêtre entrouverte et les rideaux qui volettent nonchalamment dans la pénombre. Si je porte une main à ma dague, je sais en vérité qu'il est peu probable qu'un danger me menace. La mise en scène est bien trop ostentatoire. C'est comme si elle m'avertissait d'une intrusion. Puis je vois un verre à demi rempli sur mon bureau, une paire de gants en velours sur le montant de la cheminée, un châle lâché négligemment sur le divan. Évidemment. Je hume le parfum capiteux de l'écharpe, saisis le verre pour en boire une lampée. Puis je me dirige vers ma chambre, où je peux déjà entendre l'eau de la douche ruisseler en abondance. Je pose mon barda et m'installe patiemment sur le lit, savourant la liqueur que Hasret a dérobée dans mon cabinet.

Elle émerge de la salle d'eau vêtue d'une simple serviette, cheveux noir de jais et épaules encore constellées de gouttes d'eau. Je lui souris, et elle se contente de feindre l'étonnement, alors que je sais pertinemment qu'elle m'a entendu arriver. Hasret passe à côté de moi et subtilise mon verre, se contentant de désigner du doigt un parchemin posé sur ma commode. Bien, cela veut dire qu'elle a trouvé quelque chose dans les archives de l'Astérion... Elle est l'une des cambrioleuses les plus douées de sa génération, et ne serait pas revenue bredouille, de toute façon. Question d'honneur. Je détourne les yeux pour la laisser enfiler ses vêtements, ouvrant le rouleau qu'elle a dérobé pour moi. Il y est fait mention de mon ancêtre, Ayxas. En parcourant davantage le texte, je découvre qu'il s'agit d'un pamphlet accusateur de Vissentes Narses, son contemporain... Peut-être trouverai-je ici un indice qui m'aidera à comprendre pourquoi mon aïeul avait commis tous ces outrages ?

Narré par


Sigismar

Date


390 AC