Gulrang & Tocsin

L'idéal de l'Ordis repose sur la patience et l'endurance.

Histoire

392 AC - La pluie tapote contre ma peau de marbre ; Le Kraken rugit, émergeant des sombres eaux ; Résonne mon vaillant cor entre monts et vaux ; Malgré le vent, je ne ploierai pas comme l'arbre ; Portées par le devoir, nul besoin de palabre ; Les troupes chargent, nimbées du pressant halo ; Du courage, de la gloire comme un manteau ; Fendre, fendre, sortez au clair, lances et sabres ; Sable noir où roulent les trépidantes vagues ; Ô, ondées traîtresses où sont cachées des dagues ; Fendre, fendre, que tombent les serpents sifflants ; Pour que la vile bête pour l'éternité sombre ; Et pour qu'enfin, l'espoir rayonne, étincelant ; Faites ployer l'ouragan devant votre nombre... Ha ! Je reçois soudain un sermon de la part de Gulrang, m'intimant au silence. Pas un moment pour la poésie ? Ce n'est pas parce que se dresse devant nous un redoutable ennemi que nous devons mettre en sourdine nos prétentions artistiques. Mais soit !

Debout sur mon piédestal de pierre, je souffle longuement dans mon trombone, signalant aux lanciers de se mettre en branle. Gul se tient parmi eux, son lourd pavois brandi pour couvrir leur avancée. Elle me dévisage et me fait un discret signe de tête. Je fais de nouveau tonner mon instrument, appelant tous les soldats à prendre position. À l'unisson, fifres et percussionnistes Lyra se mettent à jouer en cadence, mais rapidement, le concert se transforme en cacophonie au gré de tous les mouvements de troupes. Ha ! Il va leur falloir un chef d'orchestre pour battre la mesure. J'avertis Gulrang, et sens en retour les idées qu'elle canalise filtrer à travers mon être pour se déverser sur le monde. Des Glyphes signifiant tour à tour "Coordination", "Arrangement" et "Harmonisation" se dessinent sur ma conque. Et j'expire de toutes mes forces dans le cor, mes mécanismes intérieurs servant de soufflerie pour les propager sur tous les troubadours...