Prison de Peinture


« On dirait bien que tu n'as plus de lignes de fuite. »
Histoire
Aaaaaah, l'art éphémère ; le street art. C'est un peu un art incompris. Mais ceux qui disent que c'est juste des dégradations se rendent pas compte que c'est de l'expression sous sa forme la plus spontanée, qui transcende le matériau pour s'en extraire, et investit les rues plutôt que les musées. Quoi qu'il en soit, c'est pas vraiment le moment de penser à tout ça. Déjà, faudrait que je puisse semer mes poursuivants. Ça fait un bail que j'ai perdu les agents de l'Aegis dans les rues tortueuses de la capitale, mais pas de bol, ils avaient un Scribe Runique parmi eux. Et ce vilain garnement a envoyé des Eidolons à mes trousses. Du coup, je me retrouve en train de détaler en regardant par-dessus mon épaule, et je vois clairement que les limiers sont sur mes talons, à gagner du terrain. Eux, contrairement à moi, ont pas besoin de respirer.
Aaah là là, tout ça pour quelques graffs sur l'enceinte extérieure du palais du Basileus... Ils sont pas marrants, quand même. S'ils m'attrapent, ce sera un tour au poste, un passage express à la Petite Cour de Justice, et hop, une nuit en tôle probablement. Et ça, ça me fait moyen envie. Mais bon, ce qui est cool, c'est que j'ai plus d'un tour dans mon sac. Je débouche la grosse gourde dans laquelle Blotch est en train de pioncer, et mon dragon de peinture s'en extrait comme un petit nuage coloré. Pas besoin de lui faire un dessin pour qu'il comprenne que je suis un peu dans la mouise. Alors dès que j'ai tourné au coin de la rue, je lui pointe du doigt le mur pour qu'il s'y colle comme une décalcomanie. Et moi, je demande pas mon reste et je me mets à tracer. En lorgnant au-dessus de mon épaule, je vois la queue de peinture de mon Alter Ego jaillir du mur et saisir l'Eidolon, avant de le transformer en petite fresque murale du meilleur goût.
Narré par
NEVENKA
Date
390 AC