Fen & Crowbar

Quand on écoute la voix du Vent, il nous porte toujours là où nous sommes censés être.

Histoire

392 AC - HahahaHAHAHAHA ! Le rire d'Asmodeus résonne dans la nuit, alors que tout autour, le sol se disloque et se met à bouillir. De la lave en fusion déborde des craquelures, emplissant l'obscurité d'une lueur infernale. BAAAOUUUWWWW ! Au loin, par-delà les montagnes et les rivières, Crowbar a sorti sa guitare électrique et se met à jouer un riff si puissant qu'il me donne des frissons. Les notes semblent dériver dans les airs jusqu'à nous comme de petits moineaux, qui traversent l'espace et le temps. Je puise dans mon Ignescence, mon feu intérieur. Je laisse libre cours à mon inspiration, laisse mon esprit vagabonder sans limite, cueillir toutes les idées qui y germent. Le Marchand de Sable éclot non loin de moi, saupoudrant les immensités de poussière de rêves ; une Danseuse d'Étoffe se met à virevolter au-dessus de nos têtes, suspendue à un nuage...

Je me laisse transcender. En cet instant, je n'existe plus. Il n'y a que la musique et la lisière du songe. Je me laisse brûler. Je me laisse m'embraser. Et lorsque ma bouche s'entrouvre enfin, les flammes qui couvent au sein de mon cœur jaillissent sous la forme d'intenses mélopées. Fwot fwot. Fuuum, dududum. Une ligne de basse, ronflante et profonde, transperce la nuit. Baooom, baooom. Les sons s'étirent, et puis... Klang, klang ! Une batterie furieuse se met à éructer, battant la mesure, provoquant de brefs séismes. Crowbar se lance soudain dans un solo endiablé. Ses notes stridentes zèbrent le ciel comme des éclairs, flirtant avec les aigus. Dans une effusion de Mana, je me mets à chanter, passant du contralto au soprano colorature. Tout autour de nous, des danseurs fantômes se mettent à headbanger et à se déhancher, portés par la musique. Des couleurs jaillissent des instruments, des images furtives s'impriment dans l'air. Et à travers tout ça, je vais transmuter le monde !