Canalisation de Mana

Avant que Kaibara ne lance son embardée, je me laisse tomber sur la plage, essayant tant bien que mal d'amortir ma chute en profitant de la pente d'une dune. J'atterris dans un nuage de sable, et dévale le talus. Je me redresse et me secoue, crache les grains qui sont rentrés dans ma bouche, quand Boo glisse à côté de moi, vitrifiant le sol pour s'en faire un toboggan. Puis une terrible déflagration nous percute, et je tombe sur les fesses, alors que les poils de Boo s'ébouriffent. Kaibara vient de heurter le Kraken et de l'envoyer valdinguer au milieu des vagues. Je cligne des yeux, estomaqué par le choc et les impacts qu'ils s'échangent, toute la dévastation qu'ils causent. C'est face à ça qu'on va devoir se dresser ? Je déglutis, alors que mon ventre se noue. Ok, j'ai peur. C'est normal d'avoir peur.

Je serre les poings. Mais je suis un Bravos désormais. La peur, c'est ce qu'on bouffe au petit-déj et à quatre heures. Je me frappe les joues. Prêt, Booda ? Parce que c'est à nous de jouer. C'est pas un vulgaire encornet qui va nous foutre les chocottes, hein ? Je me mets à marcher en direction du Kraken, essayant de glaner autant de Mana que possible. Booda en fait de même, trottinant à côté de moi. Ça commence par le Mana volatile présent dans l'air, mais ce n'est pas assez. Il nous en faut plus si on veut espérer lui foutre une raclée. Peu à peu, je me résous à puiser dans le Mana enraciné dans les choses qui m'environnent. Les herbes dans les dunes se désincarnent alors que je leur vole leur Mana, puis les dunes elles-mêmes. Tant pis, pas le choix. Il nous en faut plus. Je me mets à chourer tout le Mana que je peux, alors qu'autour de moi, tout est renvoyé au néant. Et dans ma main luit plus de puissance que je n'en ai jamais manifesté.

Kojo

392 AC