Atsadi & Surge

392 AC - Dei Liberi, d'Aubigny, Bologne. Trois noms glanés sur sept. Trois Eidolons, que je ne pouvais hélas toujours pas me représenter dans mon esprit. Pourtant, c'était absolument nécessaire si je voulais me mesurer à eux et les terrasser. Dei Liberi, d'Aubigny, Bologne. Une litanie dans ma tête, tandis que je me mets en garde, les yeux rivés sur mon Alter Ego. Je ferme mon esprit à lui. Cet entraînement n'aurait aucun sens si je discernais directement son intention depuis la citadelle de mon esprit. Tout à coup, il disparaît, aussi fugace que l'éclair. Crépitement et odeur d'ozone. Je virevolte soudain et frappe où Surge s'est manifesté, mon jian traçant des sillons embrasés dans l'air. Ma lame fend le vide, tandis que mes poils se hérissent sur mon bras, grésillant d'énergie statique. Je dois être plus rapide encore. Je dois me mouvoir au rythme de la foudre.

Derrière moi à nouveau. Non, une simple feinte. Je bondis sur le côté, cisaillant l'air pour parer les doigts électrisants de ma Chimère. Je ne dois pas penser. Je dois anticiper ses gestes, me prémunir patiemment contre ses attaques en attendant que mon être se gorge de Mana, que ma propre essence absorbe les idées éphémères qui dérivent autour de moi en brises folâtres et fragiles. À travers l'Avgrunn, je les dévore, je les fais miennes. À travers l'Altération, je nourris ma propre identité, ma propre puissance. Là. Je pirouette subitement en fléchissant mon corps, abaissant mon centre de gravité pour ne pas m'effondrer. Mais malgré mon esquive, je sens la morsure de ses décharges électriques, tandis que des arcs de foudre fourmillent à la surface de ma peau. Je tourneboule, prêt à abattre mon arme sur mon Alter Ego. Feinte. Au dernier moment, je plonge ma lame dans une autre direction, l'enfonçant dans son torse électrique, là où il s'est projeté en un claquement de doigts. Il toise la lame, puis sourit en me dévisageant. J'en fais de même.