Anubis

Sa sentence est irrévocable.

Histoire


Je m'adosse à la colonnade et croise les bras sur mon torse, attendant la sentence. J'ai fait mon office : j'ai traqué et amené le contrevenant devant le tribunal itinérant, comme l'ordre de mission le stipulait. Aux juges de trancher, maintenant. Mais même si ma tâche est déjà accomplie, j'aime toujours rester dans les parages, pour savoir ce qu'il advient de ma cible, savoir ce que le sort lui réserve. Rien ne m'empêche de partir ; d'autres limiers s'en vont avant même que le jugement ne débute. Pour ma part, je trouve que rester jusqu'à la fin me permet de garder les pieds sur terre. Détourner les yeux rendrait probablement mon travail plus facile, mais contempler les conséquences de mes propres actions m'a toujours empêché de tomber dans l'indifférence. Ce serait pour moi un crime bien plus grave de basculer dans le désintérêt ou la froideur...

Anubis apparaît soudain sur son trône de marbre, et je me surprends à retenir mon souffle. L'Eidolon à tête de chacal baisse le regard en direction de l'accusé. Le jeune Bravos serre les poings. Il est tendu, défiant. Peut-être se dit-il qu'il n'y est pour rien. Mais son geste a mis en danger ses compagnons. Il a agi sans considération pour le bien-être et la sécurité de ses pairs. Les yeux d'Anubis s'étrécissent devant la morgue de l'aventurier encore bien immature. C'est une mauvaise attitude de sa part, probablement à mettre au crédit de sa jeunesse. S'il continue de la sorte, il est sûr d'écoper d'un verdict qui lui fera comprendre ses errements. L'Eidolon manifeste dans sa paume la plume de Maât, et invite le Bravos à monter dans le creux de son autre main, ce qu'il fait. Au moins, il n'est pas de ceux qui fuient leurs responsabilités. Ça et le fait qu'il se soit rendu sans faire de vagues seront aussi à mettre à son crédit dans la balance...